La Stratégie nationale hydrogène revisitée

Publié le 24/04/2025. Le gouvernement a présenté le 16 avril la mise à jour de la Stratégie nationale de l’hydrogène décarboné, avec des objectifs revus à la baisse pour cette filière. Le rythme de déploiement des grandes infrastructures de production et de transport d’hydrogène prennent en effet plus de temps que prévu à se déployer. En outre, pour certains usages, dans la mobilité notamment, d’autres voies de décarbonation progressent rapidement. Ainsi, alors que la première stratégie lancée en 2020 prévoyait 6,5 GW d’électrolyseurs en service en 2030, cette nouvelle version vise 4,5 GW en 2030 et 8 GW en 2035. Néanmoins, l’État annonce qu’il poursuivra l’effort de soutien à cette filière avec 4 milliards d’euros sur 15 ans, pour un mécanisme de soutien à la production d’hydrogène décarboné pour remplacer l’hydrogène d’origine fossile, dans l’industrie notamment. De même, de nouveaux appels à projets soutiendront les innovations technologiques, le déploiement de véhicules utilitaires à hydrogène ou encore la production de carburants de synthèse pour le transport aérien et maritime. Pour ces derniers, les premières productions à taille industrielle sont attendues d’ici 2030.

Rennes Métropole étend son réseau de chaleur renouvelable

Publié le 24/04/2025. Rennes Métropole, Engie Solutions et la Banque des Territoires ont lancé une société d’économie mixte à opération unique (Semop) pour piloter le développement du réseau de chaleur du sud de l’agglomération. D’une durée de 13 ans, le contrat de concession prévoit 156 millions d’euros d’investissements pour ajouter 32 km de réseaux aux 46 km existants. À terme, le réseau, alimenté exclusivement par des énergies renouvelables et de récupération (bois-énergie, biométhane, chaleur fatale), permettrait de chauffer 47 000 équivalents-logements et près de 100 bâtiments publics et privés supplémentaires (bureaux, groupes scolaires, établissements de santé, industriels). La production de chaleur augmentera de 110 GWh, pour passer à 328 GWh annuels, ce qui éviterait l’émission de 670 000 tonnes de CO2 sur la durée du contrat. Deux chaufferies bois de 23 et 21 MW, à Rennes et Saint-Jacques-de-la-Lande, viendront renforcer les capacités dès 2026 et 2028. Un système de stockage thermique de 3 000 m³ accompagnera cette montée en puissance. L’infrastructure sera dotée d’outils numériques pour optimiser la performance énergétique. La Semop est détenue à 46 % par Engie Solutions, 34 % par Rennes Métropole, 15 % par la Banque des Territoires et 5 % par les citoyens via une structure participative – une première en France pour un réseau de chaleur.

Stellantis Rennes se chauffe à la biomasse

Publié le 10/04/2025. Le 2 avril, Stellantis et Engie Solutions ont inauguré une nouvelle chaufferie biomasse sur le site industriel de « La Janais » à Rennes. Cette installation de 8 MW représente une étape majeure vers la décarbonation du site, permettant d’éviter chaque année l’émission de 6  650 tonnes de CO₂. Employant près de 2 000 salariés, le site est actuellement mobilisé pour le lancement de la nouvelle Citroën C5 Aircross. Le projet, soutenu par l’Ademe via l’appel à projets Biomasse chaleur pour l’industrie, l’agriculture et le tertiaire (BCIAT) de 2020, a reçu une subvention de 3,5 millions d’euros, sur un budget total de 13,5 millions. La chaufferie alimente un réseau de 2 kilomètres, comprenant dix points de livraison, dont un bâtiment de Rennes Métropole. La biomasse utilisée provient majoritairement de plaquettes forestières issues de zones situées à moins de 150 kilomètres du site. Engie Solutions assurera l’exploitation de la chaufferie pendant 15  ans.

Les gaz renouvelables couvrent 3,2 % de la consommation

Publié le 10/04/2025. Le 4 avril et pour la dixième année consécutive, la filière des gaz renouvelables a présenté son Panorama des gaz renouvelables. Fin 2024, ces derniers couvraient 3,2 % de la consommation de gaz française, avec 731 installations en service. La production de biométhane a progressé de 27 % en 2024 pour s’établir à 11,6 TWh, avec toutefois une capacité de production atteignant 13,9  TWh/an. Alors que la France élabore sa stratégie énergétique pour la prochaine décennie, la filière des gaz renouvelables accueille favorablement l’objectif de 44 TWh PCS de biométhane injecté d’ici 2030. Toutefois, elle déplore le manque d’ambition pour 2035 (44 à 79 TWh), risquant de freiner les dynamiques actuelles. Pour assurer un développement durable, des mesures de soutien renforcées sont nécessaires, notamment sur le plan économique et réglementaire. Le ralentissement des raccordements en 2024 témoigne d’un besoin de visibilité à long terme. Les auteurs de ce Panorama estiment ainsi que « pour soutenir une croissance continue, la filière a besoin d’un équilibre entre : i) les dispositifs de soutien à la production, notamment pour les petites installations agricoles, ii) les dispositifs de décarbonation de la demande tels que les certificats de production de biogaz (CPB) pour les secteurs résidentiel et tertiaire et l’Incitation à la Réduction de l’Intensité Carbone des Carburants (IRICC) pour la mobilité, et iii) les soutiens à la décarbonation industrielle ». Le passage à l’échelle industrielle des nouvelles technologies de production de gaz renouvelables (pyrogazéification, gazéification hydrothermale, power-to-methane) est jugé urgent pour diversifier les sources d’énergie. Des dizaines de projets sont en attente de financement et de soutien politique. Par ailleurs, le bioCO₂ issu de la méthanisation est reconnu comme une ressource stratégique pour produire des e-carburants. L’hydrogène est également mis en avant pour la décarbonation de l’industrie lourde, avec de nombreux projets en cours. Enfin, la filière appelle l’État à instaurer une planification cohérente et ambitieuse, garantissant souveraineté énergétique, économie circulaire, emploi local, et valorisation des infrastructures existantes.

Méthanation biologique dans les Hauts-de-France

Publié le 03/04/2025. Enosis, PME toulousaine spécialiste en méthanation biologique, inaugure Denobio, la première unité industrielle française de méthanation biologique, située en Hauts-de-France. Ce projet innovant transforme le CO₂ issu de la méthanisation agricole en biométhane injectable dans le réseau de gaz naturel exploité par GRDF. Après dix ans de recherche, Enosis industrialise ainsi un procédé basé sur des micro-organismes, développé avec des laboratoires français. La méthanation biologique associe CO₂ et hydrogène renouvelable, produit par électrolyse, pour augmenter de 50 % la production de méthane sans consommation supplémentaire de biomasse. Denobio est un démonstrateur industriel et une vitrine technologique, intégrée à l’unité de méthanisation d’Energia Thiérache. L’hydrogène est fourni par Lhyfe et le gaz produit sera injecté dans le réseau. Ce projet bénéficie du soutien de l’État via France 2030, de la Région Hauts-de-France et de GRDF.

Miramas fait le pari de la géothermie

Publié le 03/04/2025. Quatorze forages descendant à 150 mètres de profondeur : c’est grâce à cette installation géothermique reliée à une pompe à chaleur de 130 kW que le futur groupe scolaire du Lac-Van Gogh de Miramas (Bouches-du-Rhône), qui ouvrira ses portes à la rentrée 2025, sera chauffé. L’équipement permettra également de rafraîchir l’été le bâtiment de 2 670 m². Les calories et frigories seront dispensées grâce à un plancher et un toit chauffant, assurant une utilisation optimale de l’installation qui devrait couvrir 100 % des besoins énergétiques du bâtiment l’été et 97 % l’hiver. Labellisé Bâtiment Durable Méditerranée de niveau Or, la nouvelle école présentera ainsi d’excellentes performances. « Les émissions de gaz à effet de serre dues au chauffage devraient être divisées par 17 en équivalent CO2 par rapport au groupe scolaire actuel chauffé au gaz naturel », souligne l’adjoint au maire Gérald Guillemont. Des panneaux photovoltaïques sont également installés sur le toit pour assurer une partie des besoins en électricité du groupe scolaire. Sur les 12 450 000 euros HT qu’a coûté la nouvelle école, 384 000 euros HT ont permis de financer l’installation de géothermie (forages, sondes, pompe à chaleur et équipements divers) qui devrait être soutenue par l’Ademe et la Région Sud à hauteur de 197 000 euros. Le coût annuel (fourniture d’énergie + maintenance + renouvellement) a lui été estimé à 8 700 euros contre 36 000 euros pour l’école actuelle. Le projet fait partie d’un programme plus large de sortie des énergies fossiles dans lequel s’est engagée la municipalité en 2020.

Mauvaise année 2024 pour les appareils de chauffage au bois

Publié le 27/03/2025. Observ’ER vient de mettre en ligne son étude annuelle de suivi du marché des appareils de chauffage domestique au bois et les chiffres ne sont pas bons. Avec un volume de 297 430 pièces en 2024 contre 422 065 un an auparavant, le secteur a enregistré une chute historique de son activité. Les ventes se sont contractées de 29,5 %, soit 124 635 appareils vendus en moins, un niveau jamais observé au cours des 13 dernières années. Si l’on observe plus en détail la dynamique des différents segments d’équipements, le point saillant est la lourde baisse des ventes d’appareils à bûches. Hormis les cuisinières à bois, qui constituent un marché de niche, aucun type d’appareil n’a été épargné : -42 % pour les poêles à bûches, -38 % pour les foyers fermés et inserts, ou -53,8 % pour les chaudières manuelles. Les reculs d’activité sur les segments des appareils à bûches ont été massifs, avec 134 370 pièces vendues en moins par rapport à 2023, qui avait été un très bon millésime. Seuls les poêles à granulés ont réussi à tirer leur épingle du jeu en progressant de 18,4 %, avec un marché estimé à 87 970 pièces. Ce segment se relève après une année 2023 catastrophique, au cours de laquelle ses ventes s’étaient rétractées de 63 %. Parmi les facteurs avancés pour expliquer ces mauvais résultats figure un contexte de crise économique qui n’incite pas les particuliers à investir, un hiver 2024 marqué par la douceur des températures, le net recul des dossiers MaPrimeRénov’ déposés au cours de la première partie de 2024, mais également les messages négatifs associant le chauffage au bois dans son ensemble aux pics d’émissions de particules. Pourtant, le chauffage au bois conserve tous ses avantages. Les granulés restent l’énergie la moins chère en centimes d’euro par kWh parmi les cinq principales utilisées par les particuliers en France, notamment vis-à-vis du gaz naturel. De plus, les industriels du secteur, accompagnés par le label Flamme Verte et la réglementation européenne Ecodesign, n’ont cessé de faire progresser les performances énergétiques et environnementales des équipements.

Réseau de chaleur par géothermie en Île-de-France

Publié le 20/03/2025. Melun et Vaux-le-Pénil, en Seine-et-Marne, renforcent leur engagement en faveur de la transition énergétique avec l’extension de leur réseau de chaleur. En collaboration avec Dalkia, un nouveau puits géothermique sera foré en 2026 et complété par un système de pompes à chaleur. Ce réseau sera alimenté à 80 % par une énergie renouvelable, poursuivant ainsi l’initiative lancée dès 1969 à Melun. L’extension ajoutera 17 kilomètres de canalisations, portant le réseau à 43 kilomètres et intégrant 115 nouvelles sous-stations. Il produira 68  GWh de chaleur supplémentaire pour couvrir les besoins de 18 500  équivalents logements. L’investissement total pour ces travaux s’élève à 75 millions d’euros. Ce projet marque une avancée majeure pour la transition énergétique des deux villes.

31,3 MILLIONS DE FINANCEMENT EUROPÉEN POUR NORMANDIE HYDROLIENNES

Publié le 20/03/2025. L’entreprise Normandie Hydroliennes a été sélectionnée comme lauréate du Fonds pour l’Innovation de l’Union européenne pour son projet hydrolien NH1. La société, basée à Colombelles (Calvados), va ainsi bénéficier d’un financement de 31,3 millions d’euros pour accélérer le développement et le déploiement de son système innovant dans le Raz Blanchard, passage en mer connaissant de forts courants, situé entre le cap de la Hague et l’île anglo-normande d’Aurigny. Ce financement soutiendra le déploiement d’une ferme pilote à l’échelle commerciale d’énergie hydrolienne. Cette dernière sera composée de quatre turbines à axe horizontal AR3000, de 3 MW chacune. Construites à Cherbourg, elles produiront 34 GWh par an d’énergie propre, durable et prédictible, soit l’équivalent de la consommation d’environ 15 000  personnes. La mise en service est prévue pour 2028. Le Fonds pour l’Innovation de la Commission européenne, doté de 4,8 milliards d’euros, est l’un des plus importants programmes de financement au monde pour la démonstration de technologies innovantes à faible teneur en carbone.

Hommage à Hugues Defréville

Publié le 20/03/2025. Nous avons appris la triste nouvelle de la disparition subite, le 10 mars, de Hugues Defréville, à l’âge de 41 ans. Cofondateur de l’entreprise Newheat, spécialiste de la chaleur renouvelable et de la décarbonation de l’industrie, Hugues était également vice-président de l’association professionnelle Enerplan et directeur de l’association Solar Heat Europe. Nous avions ainsi régulièrement l’occasion de l’interviewer dans les pages du Journal des Énergies Renouvelables, pour lequel il savait toujours se rendre disponible. Nos pensées vont à sa famille, à son épouse et ses enfants, ainsi qu’à toute l’équipe de Newheat. Notre filière perd avec lui une personnalité solaire.