Biomasse pour l’université de Caen

Le 15 septembre, l’université de Caen Normandie a inauguré sa nouvelle chaufferie biomasse. Cette dernière s’inscrit dans la restauration complète du réseau de chaleur d’un de ses campus, le Campus 1, composé de 36 bâtiments représentant 135 000 m² à chauffer. Cela représente près de 47% du patrimoine bâti de l’université. D’un budget de 8,8 millions d’euros, le projet a été financé en totalité par France Relance. Cette transition s’inscrit dans la stratégie DDRS (développement durable des établissements d’enseignement supérieur) de l’université. Ce label récompense les établissements d’enseignement supérieur engagés dans une démarche de développement durable et de responsabilité sociétale. Caen Normandie cherche donc à réduire son empreinte environnementale en rénovant son patrimoine tout en apportant un meilleur confort aux usagers. Ses principaux objectifs sont de cesser la production de chaleur à partir d’énergies fossiles, de garantir l’indépendance énergétique de l’établissement et de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

9 MW de biomasse en Bretagne

Le 7 septembre dernier, un partenariat pour l’installation d’une chaufferie biomasse a été conclu entre le groupe Even, via sa filiale laitière Laïta, et le groupe Guyot. Située sur le site Laïta de Créhen, dans les Côtes d’Armor, cette chaufferie d’une capacité de 9 MW, couvrira 70 % des besoins en vapeur du site. Elle alimentera les différents ateliers de transformation laitière, à partir de bois en fin de vie collecté et valorisé en combustible par Guyot environnement. Les travaux de construction débuteront au 1er  semestre 2024 et l’unité devrait être mise en service courant 2025. Ce projet est lauréat de l’appel à projets BCIAT depuis 2018. Il coûte 16  millions d’euros et est financé par Guyot énergies qui bénéficie d’une subvention de l’Ademe à hauteur de 4,2 millions d’euros dans le cadre du plan France Relance et du fonds chaleur.

De la géothermie à l’ouest de Paris ?

Il se pourrait bien qu’en 2029-2030, les villes de Bois-d’Arcy, Fontenay-le-Fleury et Saint-Cyr-l’École, situées dans les Yvelines à l’ouest de Paris, disposent d’un réseau de chaleur commun alimenté par la géothermie. C’est en tout cas ce que ces communes à forte densité urbaine et aux besoins en chauffage importants espèrent. Pour mener à bien ce projet, un permis de recherche géothermique sur les trois territoires a été déposé en juin dernier par Engie Solutions. Les sondages permettront de mener des études minières sur les caractéristiques du sous-sol (débit, température…) et d’étudier les potentialités d’implantation et de valorisation d’une centrale géothermique qui, pour être rentable, devra être capable de fournir en énergie 12 000 équivalents logements. Si les résultats sont favorables, la deuxième phase du projet pourra commencer : la création d’une co-entreprise (SAS LTE), avec pour actionnaires Engie Solutions et les communes concernées, pour construire la centrale à Bois-d’Arcy, dans le quartier de la Croix-Bonnet, et l’exploiter pendant au moins 30 ans. Parallèlement, les collectivités lanceront un appel d’offres pour désigner l’opérateur chargé de concevoir, construire et exploiter le réseau de chaleur alimenté par la centrale.

Hub énergétique pour Lhyfe et TSE

Le producteur et fournisseur d’hydrogène vert et renouvelable Lhyfe et le producteur d’énergie solaire TSE ont formé un consortium pour créer un hub énergétique vert dans la Vienne. Le tribunal de commerce de Paris a en effet accepté le 30 août dernier le rachat par Lhyfe et TSE des actifs fonciers et immobiliers des deux sites des Fonderies du Poitou. Le site des Fonderies d’Ingrandes grand de 43 hectares sera repris par les deux entreprises et le Centre d’Enfouissement Technique d’Oyré s’étalant sur 35 hectares, par TSE. Les deux partenaires installeront notamment un parc photovoltaïque et une unité de production d’hydrogène vert. Le projet de rachat, en cours depuis plus d’un an et demi, a été soutenu par la Région Nouvelle-Aquitaine, l’agglomération de Grand Châtellerault, la Préfecture de la Vienne et la Sous-Préfecture de Châtellerault. « Le projet consiste d’abord à démanteler les infrastructures existantes et à dépolluer le site pour le rendre conforme au processus d’industrialisation grâce aux Fonds verts (1) et ensuite à bâtir les fondations d’un véritable parc industriel écologique où les entreprises travailleront en synergie », explique Ghislain Robert, directeur commercial France de Lhyfe. À terme, entre 250 et 300 emplois devraient être créés. (1) Fonds versés par le ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires. Les projets doivent permettre au moins 30 % d’économies d’énergie par rapport à avant la rénovation.

BIOMASSE

Le 28 août dernier, le site de production de nourriture animale Prodeva, a annoncé la mise en place de deux nouveaux foyers de biomasse bois. Située à Vatry dans la Marne, l’entreprise est une filiale du groupe agro-industriel Cristal Union spécialisé dans la production de sucre, alcool et bioéthanol. Ces deux installations permettront au site de s’affranchir de l’usage de lignite (charbon) pour la déshydratation de luzernes et de pulpes de betteraves. En passant au 100 % biomasse, elle supprime ses émissions de CO2 de 23 000 tonnes par an. La première ligne est opérationnelle depuis fin juin 2023 et la seconde depuis août. Prodeva a déjà entrepris des stratégies de décarbonation et d’optimisation énergétique en renouvelant leur matériel de plaine et en adoptant de nouveaux procédés techniques et organisationnels (préfanage, ramassage de nuit…). L’entreprise vise désormais l’autonomie totale en eau d’ici trois ans.

Nouvelle étape dans la loi d’accélération

La loi d’accélération de la production d’énergies renouvelables, promulguée le 10 mars 2023, met les collectivités au centre de la planification énergétique en leur permettant de définir des zones d’accélération afin de développer des énergies renouvelables. Le ministère de la Transition énergétique a publié, le 13 juillet dernier, un guide de planification des énergies renouvelables qui présente le principe des zones d’accélération. Il précise le calendrier et recense l’ensemble des outils afin de faciliter les démarches des élus. Des fiches synthétiques sur les différents types d’énergies renouvelables ont également été mises à disposition. « Connaisseurs de leurs territoires, les élus seront bien entendu accompagnés dans cet exercice de planification par les services de l’État : le guide et les fiches produites constituent un deuxième étage de cet accompagnement après le lancement du portail cartographique des énergies renouvelables en juin » a déclaré Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique.

Fonds de garantie pour la géothermie profonde

La Commission européenne a autorisé, lundi 24 juillet dernier, une nouvelle enveloppe de 195,6  millions d’euros pour le le fonds de garantie en faveur des opérations de géothermie profonde. Ce fonds doit couvrir des opérations de géothermie profonde d’une capacité d’environ 30 MW et est prolongé pour une durée de 10 ans. La Commission a autorisé une contribution de l’Ademe de maximum 140 millions d’euros, pour la constitution du fonds de garantie. Le reste, sous forme de cotisations faites par les porteurs de projets souhaitant bénéficier de la garantie, s’élèvera à 55,6  millions d’euros. Ces garanties couvriront le risque lié au degré élevé d’incertitude de la ressource géothermale profonde lors de forages. Le montant maximum d’indemnisation par projet s’élèvera à 17 millions d’euros et sera payé aux porteurs de projets en cas d’échec sur la qualité ou la quantité de la ressource géothermale.

Électricité renouvelable : 24,3 % en 2022

Le Panorama de l’électricité renouvelable de 2022, vient enfin de paraître. Publiée par le Syndicat des énergies renouvelables, l’agence ORE et les opérateurs de réseau Enedis et RTE, la publication établit que le raccordement des énergies renouvelables électriques a atteint son plus haut niveau en 2022, avec près de 5 GW installés. Les énergies renouvelables ont couvert 24,3 % de la consommation d’électricité de France métropolitaine en 2022, soit toujours largement moins que l’objectif que le pays s’était donné pour 2020 (27%). La loi énergie-climat ambitionne de porter à 40 % la part des énergies renouvelables dans le mix de production électrique en 2030. La puissance totale du parc électrique renouvelable s’élève, en fin d’année dernière, à 64,8 GW, en comptant l’hydroélectricité, l’éolien, le solaire photovoltaïque et les bioénergies.  Les filières solaires photovoltaïque et éolienne représentent 98,5 % de nouvelles capacités raccordées en 2022. Fin décembre, le parc photovoltaïque s’élevait à 15,8 GW, dont 2,7 GW raccordés dans l’année. La puissance éolienne raccordée s’est quant à elle élevée à 2,3 GW, grâce notamment à la mise en service du parc éolien en mer de Saint-Nazaire (480 MW), amenant la capacité éolienne cumulée à 21,1 GW. Première source d’électricité renouvelable en France, le parc hydraulique n’a pour sa part pas évolué, et se maintient à 25,7 GW. Le secteur a en revanche connu une baisse de production de 23 % par rapport à 2021, en raison des sécheresses de l’an dernier, menant à une baisse de 5,8 % de l’électricité renouvelable totale produite en 2022. La filière bioénergie électrique atteint une puissance installée de 2,2 GW, dont 20 MW raccordés en 2022.

Hydrolienne dans la Manche

Le 12 juillet dernier, le producteur d’électricité Qair, le développeur d’hydroliennes Hydroquest et leur actionnaire CMN (Constructions Mécaniques de Normandie), ont annoncé le soutien du gouvernement français dans le développement de la ferme pilote hydrolienne Flowatt au Raz Blanchard, dans la Manche. Ce projet a été encouragé par France 2030 avec un investissement de l’État de 65 millions d’euros minimum et un tarif d’achat préférentiel (non communiqué) de l’électricité produite. Installé sur une surface de 0,28  km2, le parc compte sept hydroliennes HydroQuest de 2,5 MW chacune, soit une puissance totale de 17,5 MW. Grâce au soutien de l’État, la ferme devrait commencer à produire d’ici 2026. L’industrialisation de la filière devrait créer 6 000 emplois d’ici 2030, pour le début de la production commerciale. La France bénéficie des courants marins parmi les plus forts au monde avec un potentiel de projet d’hydroélectricité estimé entre 3 et 5 GW pour les sites déjà identifiés et à plus de 100  GW dans le monde. L’industrialisation de la filière pourrait créer 6 000  emplois d’ici 2030 en France, avec la mise en service du premier gigawatt, assurent les porteurs du projet Flowatt.

Sylvain Waserman à la tête de l’Ademe

Le 13 juillet dernier, Sylvain Waserman, a été nommé par le Conseil des ministres, président-directeur général de l’Ademe, et succède ainsi à Boris Ravignon. Cet énarque de 55 ans et ancien député du MoDem, a occupé le poste de vice-président de l’Assemblée nationale de 2017 à 2022. Après l’exercice de son mandat, il a créé son cabinet de conseil en transition écologique pour les entreprises, « Acting 4 A Sustainable World », qu’il a quitté en juillet 2023. Suite à cette nomination, Sylvain Waserman déclare : « l’objectif commun : atteindre la neutralité carbone et accompagner notre société vers un modèle plus sobre et plus durable ».