Publié le 05/04/2024. Le Syndicat des énergies renouvelables (SER), les gestionnaires de réseau RTE et Enedis, et l’agence Ore viennent de mettre en ligne leur rapport annuel « Panorama del’électricité renouvelable ». Cet ouvrage détaille l’état du parc électrique renouvelable en France ainsi que les volumes d’énergie qui ont été produits par les différentes filières. L’an passé, la capacité nationale électrique renouvelable a augmenté de 5,4 gigawatts (GW), soit légèrement plus qu’en 2022 (5 GW), pour atteindre un total de 70 GW installées. Le photovoltaïque s’est tout particulièrement illustré avec 3,1 GW de puissance supplémentaire, contre 2,8 GW en 2022, soit 57 % des nouvelles capacités. Toutefois, avec 19 GW le parc solaire rate son objectif de 20,1 GW à fin 2023, fixé par l’actuelle Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Cela équivaut à un semestre de retard sur cet objectif. En revanche, l’éolien terrestre a connu un net ralentissement avec 1,2 GW raccordés en 2023, contre 1,3 et 1,7 GW au cours des deux années précédentes. Le parc compte, fin 2023, 21,8 GW raccordés contre un objectif PPE de 24,1 GW. Soit un écart de plus de 2 GW, ce qui correspond à près d’un an et demi de retard au rythme actuel. Pour les autres filières, le parc hydroélectrique (avec 25,6 GW raccordés) et les sites de bioénergies électriques (avec 2,2 GW) ont été relativement stables par rapport à 2022. Au total, les filières renouvelables ont couvert 30,9 % de la consommation d’électricité de la France continentale au cours de l’année 2023 avec 135,6 TWh produits. Ce chiffre est en nette progression par rapport à celui de 2022 (110,4 TWh) et cela grâce notamment à une année particulièrement bien ventée. L’éolien terrestre a établi un nouveau record avec 48,9 TWh d’électricité injectée dans le réseau à quoi se sont ajoutés 1,9 TWh d’éolien en mer du site de Saint-Nazaire.
Archives
Nouvelle usine d’hydrogène vert pour Lhyfe
Publié le 28/03/2024. Le producteur d’hydrogène vert Lhyfe a reçu la confirmation, le 18 mars dernier, qu’il recevra une subvention de l’État français pouvant aller jusqu’à 149 millions d’euros. Elle servira à financer la construction d’une usine de production d’hydrogène vert près du Havre. D’une capacité d’électrolyse installée de 100 MW, ce projet a été sélectionné par l’État français et validé par la Commission européenne dans le cadre de PIIEC (Projets Importants d’Intérêt Européen Commun) sur l’hydrogène. Lhyfe entend produire jusqu’à 34 tonnes d’hydrogène vert par jour. Située près du site, l’usine Yara qui produit de l’engrais est intéressée par le projet de Lhyfe et le soutient afin de décarboner son processus industriel. Le site devrait voir le jour dès 2028.
2023, année catastrophique pour les appareils à granulés et exceptionnelle pour ceux à bûches
Publié le 28/03/2024. Jeudi 28 mars, l’Observatoire des énergies renouvelables (Observ’ER) a rendu public son suivi du marché 2023 des appareils domestiques de chauffage au bois et les résultats sont pour le moins très contrastés suivant les types d’équipements. Si pour l’ensemble des segments (poêles, foyers fermés, inserts, chaudières et cuisinières) le marché enregistre un net recul de ses ventes (-17,9 % pour 420 205 pièces contre 511 950 en 2022) cette orientation a été très majoritairement le fait des appareils à granulés pour lesquels 2023 a été catastrophique. L’activité s’est effondrée pour tous segments avec une baisse moyenne de 64 % des ventes. Symbole de ce spectaculaire retournement : les poêles à granulés. Depuis 2018, ils constituaient le premier sous-segment du marché national en termes de ventes avec plus de 201 000 pièces en 2022 mais l’an passé seules 74 300 appareils ont été écoulés. Une chute de l’activité de 63 % et 127 500 ventes de moins en seulement 12 mois. Face au marasme des appareils automatiques, ceux à bûches enregistrent une année exceptionnelle avec une hausse moyenne de leurs ventes de 28 % tous segments confondus. Les courbes se croisent notamment sur le segment des poêles où plus de 237 000 appareils à bûches ont été vendus contre 186 160 un an auparavant. La cause principale de ce phénomène est la répercussion des effets de la crise des granulés de l’été 2022. Dans un climat de tensions énergétiques générales en Europe, de nombreux utilisateurs d’appareils automatiques s’étaient rués sur les combustibles à granulés alors disponibles, provoquant des pénuries et une hausse sensible des prix. Malgré un retour à la normale tout au long de l’année 2023, cet épisode a durablement marqué les esprits des consommateurs qui se sont détournés des appareils granulés. Pour la France, à cela s’est ajouté une révision des conditions du dispositif MaPrimeRénov’ dont l’aide pour l’achat d’un poêle à granulés a diminué de 500 € pour les ménages à profil modeste et très modeste.
Donner la priorité à la chaleur et au froid renouvelables !
Publié le 21/03/2024. Le 14 mars 2024, 18 organisations européennes, composées d’associations industrielles et d’ONG ont publié un appel à l’action exhortant la Commission européenne et les États membres à donner la priorité à la décarbonisation du chauffage et du refroidissement dans le prochain mandat législatif. En effet, la Commission a publié début février une « Communication », présentant ses recommandations pour le prochain objectif climatique que l’Union européenne doit se donner à horizon 2040. Elle préconise une réduction des émissions de CO2 de 90 % comparé à 1990, contre au moins 55 % en 2030. Les organisations européennes se félicitent que la Commission identifie les secteurs du bâtiment et de l’industrie, comme ceux présentant le plus fort potentiel de réduction, car ils représentent respectivement 42 % et 25,6 % de la consommation finale d’énergie de l’UE. En revanche, elle déplore l’oubli dans cette communication du traitement de la production de chaleur et de froid, encore largement carbonée et qui représente 80 % de la consommation énergétique des bâtiments et 60 % des besoins énergétiques des industries. La coalition appelle à une action immédiate pour éliminer progressivement les combustibles fossiles dans le chauffage et la climatisation, en soutenant le financement de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables et de récupération. « L’objectif de réduction de 90 % des gaz à effet de serre d’ici 2040 rend indispensable la décarbonation urgente du chauffage et du refroidissement », a déclaré Justin Wilkes, directeur général d’ECOS (Environmental Coalition on Standards).
Unité de biométhane dans le Pas-de-Calais
Publié le 21/03/2024. Séché Environnement, en partenariat avec Waga Energy, spécialiste de la production de biométhane, annonce la mise en service d’une unité de production de biométhane sur un site de stockage de déchets d’Opale Environnement à Sainte-Marie-Kerque, dans le Pas-de-Calais. Cette installation, utilisant la technologie brevetée Wagabox, transforme le gaz de décharge émis par les déchets enfouis en biométhane. Ce dernier est directement injecté dans le réseau de gaz local pour approvisionner les ménages et les entreprises. Le site de Sainte-Marie-Kerque a une capacité de traitement de 800 m3/h et peut produire jusqu’à 35 GWh de biométhane par an, équivalent à la consommation de 5 500 foyers, contribuant ainsi à réduire les émissions de CO2 de 5 800 tonnes par an.
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Voir le sommaire - État des énergies renouvelables en Europe 2023 – Version anglaise
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- Le Journal du Photovoltaïque n° 50 – L’autoconsommation, moteur de la transition
Voir le sommaire - Baromètre 2023 des énergies renouvelables électriques en France
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- Le Journal des Énergies Renouvelables n° 266 – La pyrogazéification
Voir le sommaire - Numéro spécial Fonds Chaleur
Télécharger - La base de données du Guide des formations aux énergies renouvelables, accessible en ligne ICI
- Études : Baromètre Eurobserv’ER biomasse solide 2023
Télécharger - Études : Suivi qualitatif du marché des installations photovoltaïques individuelles
Télécharger - Les Clés de la Transition énergétique : La transition en milieu rural, les nouvelles de février 2024
- Les Clés de la Transition énergétique : La transition dans les territoires, les nouvelles de février 2024
- Les Clés de la Transition énergétique : La transition dans les entreprises, les nouvelles de février 2024
Géothermie : l’entreprise Vulcan récompensée
Le 1er mars, le Conseil européen de l’énergie géothermique (Egec) a annoncé le lauréat du Prix européen de l’innovation géothermique Ruggero Bertani 2024. Ce prix récompense les entreprises qui ont apporté une contribution exceptionnelle au domaine de l’énergie géothermique sous la forme de produits innovants, de recherches scientifiques ou de lancement de projets. C’est l’allemand Vulcan Energie Ressourcen qui a été récompensé pour son usine d’optimisation de l’extraction du lithium (LEOP) à partir de la géothermie. Inaugurée en 2023 à Landau, en Allemagne, celle-ci permet la production à grande échelle de chlorure de lithium (LiCl) à partir de saumures géothermiques grâce à un processus d’absorption connu sous le nom d’extraction directe de lithium (DLE). La production annuelle locale de 40 tonnes d’hydroxyde de lithium permet la fabrication d’environ 850 batteries de voitures électriques par an. Au-delà de cette performance, ce qui rend le procédé particulièrement intéressant, ce sont ses avantages environnementaux par rapport aux méthodes de production traditionnelles et son empreinte annoncée comme climatiquement neutre. La coproduction d’énergie géothermique permet en outre de générer des revenus supplémentaires en fournissant de l’énergie renouvelable aux communes et à l’industrie locale. Horst Kreuter, directeur général de Vulcan Energie Ressourcen, a souligné l’importance de ce prix et s’est dit impatient d’utiliser le procédé « commercialement et à grande échelle ».
Le gaz renouvelable poursuit son ascension
GRTgaz a publié, le 27 février, son bilan gaz annuel de l’année 2023. La consommation de gaz a baissé de 11,4 % en 2023 et passe sous la barre des 400 TWh pour atteindre 381 TWh consommés. La capacité de production de gaz renouvelables a pour sa part atteint 11,8 TWh, soit une hausse de 30 % par rapport à l’année précédente. En effet, la dynamique de développement du biométhane se poursuit en France. 652 sites de méthanisation injectent dans les réseaux à fin 2023 (+ 138 sites par rapport à 2022). De plus, 14,8 TWh de projets de méthanisation sont en développement. Dans ces conditions, l’ambition nationale de 44 TWh de gaz renouvelables en 2030 pourra être atteinte, estime GRTgaz. « Il convient pour cela de mettre en place rapidement différents outils réglementaires dont le dispositif de Certificat de Production Biométhane, le lancement d’un premier Appel à Projet Pyrogazéification (production de gaz EnR à partir de déchets solides) et de garder une constance en matière de tarif d’achat », insiste le gestionnaire de réseau. GRTGaz a également à son actif sept projets de transport d’hydrogène, dont six ont été labellisés « projet d’intérêt commun » par la Commission Européenne. En outre, deux projets de transport de CO2 ont également été sélectionnés pour recevoir le même label.
Idées reçues sur la méthanisation agricole
Apparue plus tardivement en France que chez son voisin allemand, la méthanisation agricole constitue aujourd’hui un enjeu sociétal, à la croisée de l’économie, du social et de l’environnement. Mobilisant une grande diversité d’acteurs, des agriculteurs aux collectivités locales, en passant par les énergéticiens, la méthanisation agricole suscite de nombreux débats et idées reçues véhiculées autant par les pro que les anti. L’ouvrage collectif Idées reçues sur la méthanisation agricole a un double objectif : offrir une mise au point informée sur le sujet et donner à penser les angles morts. Il montre aussi combien la méthanisation agricole ne se résume pas à une « énergie verte », mais questionne les évolutions des mondes ruraux dans leur globalité. Auteurs : Aude Dziebowski, Emmanuel Guillon et Philippe Hamman. Le Cavalier Bleu éditions. Pour en savoir plus lire Les Clés de la Transition Énergétique
Un guide sur le biométhane issu des eaux usées
Le Synteau (Syndicat national des entreprises du traitement de l’eau), en collaboration avec la Banque des Territoires, GRDF, Amorce, FNCCR, FP2E (Fédération Professionnelle des Entreprises de l’Eau), et ATEE Club Biogaz, publie un guide technique sur l’injection de biométhane provenant des boues de stations d’épuration urbaines (STEU), basé sur 10 ans d’expérience auprès de 35 maîtres d’ouvrage. Ce guide vise à accompagner les acteurs de la filière dans le développement et l’exploitation des projets, en abordant le cadre réglementaire, les choix de conception technique, la performance opérationnelle, les structures contractuelles, le financement, et les perspectives d’optimisation des sites. En janvier 2024, 47 stations de traitement des eaux usées injectent du biométhane dans le réseau de distribution de gaz, représentant cinq fois plus de sites qu’en 2018, avec une capacité installée de 565 GWh/an. La capacité de biométhane injecté pourrait doubler d’ici à 2030, atteignant 1 TWh supplémentaire grâce au potentiel mobilisable sur une centaine de stations d’épuration.