SCÉNARIO ÉNERGÉTIQUE
Le scénario NégaWatt nouveau est arrivé !
Avant une publication officielle mardi 26 octobre, l’association d'experts indépendants NégaWatt vient de dévoiler les premiers éléments de son nouveau
scénario à 2050. Plus qu’un simple exercice de projection énergétique, Negawatt propose à travers son travail un véritable projet de société qui couvre de nombreux aspects (énergie, économie, santé…). L’un de ses messages forts étant « Pas de transition écologique sans transition sociétale ». À partir d’une ligne de conduite basée sur deux objectifs, la neutralité carbone en France en 2050 (émissions
« importées » incluses) et la réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau européen d'ici à 2030, le scénario négaWatt conclut à la possibilité d’un mix énergétique reposant à 100 % sur des énergies renouvelables. Afin d’y parvenir, la première des conditions est une sobriété de la demande en divisant par deux la consommation d'énergie finale du pays en 2050 par rapport à aujourd'hui. Cela doit passer par une accélération de la rénovation énergétique des bâtiments et sur une évolution plus rapide des modes de mobilité. Côté production d’électricité, le scénario prévoit un parc reposant principalement sur l’éolien (pour 300 TWh de production annuelle en 2050), le photovoltaïque (160 TWh) et le biogaz (140 TWh). Il ne serait alors plus nécessaire de conserver un parc nucléaire. Aucun des 56 réacteurs actuellement en activité ne serait prolongé au-delà d'une durée de fonctionnement de cinquante ans, certains seraient arrêtés dès quarante ans et aucun nouveau réacteur ne serait mis en service. En complément du volet énergétique, le nouveau scénario propose deux autres volets analytiques : négaMat et Afterres 2050. Le premier porte sur l’évolution de la consommation des matériaux et des matières premières, le second est consacré à la transition agroalimentaire. Au-delà de la seule question du bilan énergétique français, une telle transition conduirait à éviter plus de 10 000 décès par an entre 2035 et 2050 liés à la pollution et permettrait de créer jusqu’à 300 000 emplois dans le secteur de la rénovation des bâtiments et 135 000 dans celui des énergies renouvelables.