Publié le 07/05/2025. Le 30 avril 2025, Suez et Carcassonne Agglo ont inauguré l’unité de méthanisation de la station d’épuration de Saint-Jean située à Carcassonne (Aude). L’unité produira 4 500 MWh de biométhane par an (équivalant à la consommation de 750 foyers) à partir de 60 000 tonnes de boue pour alimenter le réseau de gaz naturel. Intégrée dans le Pacte Vert de Carcassonne Agglo et le Plan Climat territorial, l’unité est aussi équipée de panneaux photovoltaïques produisant 10 000 kWh/an qui alimenteront le site en électricité verte. En réduisant de 30 % les boues à évacuer, cette nouvelle installation limite le trafic de camions, améliore la qualité de vie et stabilise les boues pour les rendre inertes via une unité de désodorisation. Une attention particulière a aussi été portée à l’intégration architecturale de l’installation dans son environnement.
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Le marché du chauffage au bois se rééquilibre
Publié le 07/05/2025. Observ’ER vient de publier son étude annuelle de suivi du marché 2024 des appareils de chauffage domestique au bois. Ce travail complète une première version diffusée il y a un mois (voir l’actualité du 27 mars 2025), qui ne portait que sur les seuls chiffres de vente. Cette analyse plus détaillée revient sur le marché très contrasté de 2024, où la dynamique des appareils indépendants à bûches (-35 % des ventes) a été totalement inverse à celle des appareils à granulés (+18 %). Pour les appareils à bûches, la baisse des ventes est perçue comme une régulation du marché après trois années post-Covid exceptionnellement dynamiques. En ce qui concerne les équipements à granulés, la sévère chute des ventes amorcée au deuxième semestre 2022 est désormais dépassée, et le secteur retrouve lentement son dynamisme. Ce rééquilibrage du marché a d’ailleurs eu un effet sur les importations, puisque les appareils à granulés sont davantage produits à l’étranger que les équipements à bûches. La part moyenne des importations dans l’ensemble des ventes est passée de 57 % en 2023 à 68 % en 2024. Concernant les types d’opérations, les appareils de chauffage au bois continuent de s’installer très majoritairement dans l’existant (à 91 %), et le remplacement d’anciens appareils bois par des modèles plus performants a représenté 37 % des opérations en 2024. L’étude se conclut par un suivi de l’évolution des prix de vente, où les indicateurs montrent des hausses beaucoup plus modérées que sur la période 2021-2023 : une augmentation moyenne de 4 % pour les équipements comme pour la pose, contre le double en 2023. L’étude est disponible en libre téléchargement sur le site de l’Observatoire des énergies renouvelables.
PPE : l’État recule, l’incertitude avance
Publié le 30/04/2025. Alors que le décret de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) était attendu prochainement, sa publication a une nouvelle fois été repoussée « à la fin de l’été » par le Premier ministre. Le retard sera alors de deux ans par rapport au calendrier initialement prévu puisqu’il aurait dû être adopté par le Parlement à l’été 2023, comme le prévoyait la loi Énergie – Climat de 2019. Ce nouveau report est dû aux pressions de la droite et du Rassemblement National (RN), qui ont des réactions épidermiques sur le sujet des énergies renouvelables. Plus inquiétant encore, la nouvelle mouture de la PPE acte l’abandon progressif des objectifs contraignants en matière d’énergies renouvelables, au profit d’un objectif de développement des « énergies décarbonées ». Ainsi, le niveau cible fixé pour 2030 concernant la part des filières renouvelables dans le mix électrique est abaissé de 40 % à 33 %, alors que le seuil fixé par la directive européenne RED III est de 44 % pour l’ensemble des pays de l’UE. Par ailleurs, ce changement de fond s’accompagne d’un changement de forme : contrairement à ce qui avait été annoncé et défendu jusqu’à aujourd’hui par le gouvernement, la PPE sera finalement inscrite dans la loi, suivant la proposition de loi du sénateur LR Daniel Gremillet. Ces nouveaux revirements ont immédiatement entraîné des réactions du monde des énergies renouvelables, dénonçant un message désastreux envoyé aux entreprises du secteur de la transition énergétique. Les incertitudes se renforcent, avec des conséquences très directes, comme l’impossibilité, notamment, selon le Syndicat des énergies renouvelables, de lancer le prochain appel d’offres n° 10 sur l’éolien en mer, mettant ainsi en danger l’ensemble de la filière et son tissu industriel.
Les pompes à chaleur pour renforcer l’indépendance énergétique de l’Europe
Publié le 30/04/2025. L’Association européenne des pompes à chaleur (EHPA) a publié le 24 avril une note soulignant le rôle de ces équipements dans la sécurité énergétique du continent. Selon l’organisation, remplacer les chaudières fossiles de 7 % des foyers européens – soit 14 millions de logements – par des pompes à chaleur permettrait d’économiser 13 milliards de mètres cubes de gaz, soit l’équivalent des importations de gaz russe destiné au chauffage domestique et à l’eau chaude. Fin 2024, 26 millions d’unités étaient déjà en service, évitant ainsi la consommation de 24 milliards de mètres cubes de gaz. D’après la Commission européenne, une adoption massive de cette technologie, combinée à des rénovations énergétiques, pourrait permettre d’économiser 60 milliards d’euros sur les importations d’énergies fossiles. Pour atteindre l’objectif de 60 millions de pompes à chaleur d’ici 2030, le parc actuel devrait croître de plus de 130 %. Dans cette perspective, l’EHPA appelle les États membres à garantir un cadre réglementaire stable, en mettant notamment en œuvre les mesures du Pacte vert sans délai. Le futur système d’échange de quotas d’émission (ETS2) pourrait mobiliser jusqu’à 65 milliards d’euros via le Fonds social pour le climat, afin de soutenir le déploiement de technologies propres, dont les pompes à chaleur. Ce développement viendrait renforcer un secteur qui compte déjà 300 sites de production et plus de 416 000 emplois à travers l’Europe.
La Stratégie nationale hydrogène revisitée
Publié le 24/04/2025. Le gouvernement a présenté le 16 avril la mise à jour de la Stratégie nationale de l’hydrogène décarboné, avec des objectifs revus à la baisse pour cette filière. Le rythme de déploiement des grandes infrastructures de production et de transport d’hydrogène prennent en effet plus de temps que prévu à se déployer. En outre, pour certains usages, dans la mobilité notamment, d’autres voies de décarbonation progressent rapidement. Ainsi, alors que la première stratégie lancée en 2020 prévoyait 6,5 GW d’électrolyseurs en service en 2030, cette nouvelle version vise 4,5 GW en 2030 et 8 GW en 2035. Néanmoins, l’État annonce qu’il poursuivra l’effort de soutien à cette filière avec 4 milliards d’euros sur 15 ans, pour un mécanisme de soutien à la production d’hydrogène décarboné pour remplacer l’hydrogène d’origine fossile, dans l’industrie notamment. De même, de nouveaux appels à projets soutiendront les innovations technologiques, le déploiement de véhicules utilitaires à hydrogène ou encore la production de carburants de synthèse pour le transport aérien et maritime. Pour ces derniers, les premières productions à taille industrielle sont attendues d’ici 2030.
Rennes Métropole étend son réseau de chaleur renouvelable
Publié le 24/04/2025. Rennes Métropole, Engie Solutions et la Banque des Territoires ont lancé une société d’économie mixte à opération unique (Semop) pour piloter le développement du réseau de chaleur du sud de l’agglomération. D’une durée de 13 ans, le contrat de concession prévoit 156 millions d’euros d’investissements pour ajouter 32 km de réseaux aux 46 km existants. À terme, le réseau, alimenté exclusivement par des énergies renouvelables et de récupération (bois-énergie, biométhane, chaleur fatale), permettrait de chauffer 47 000 équivalents-logements et près de 100 bâtiments publics et privés supplémentaires (bureaux, groupes scolaires, établissements de santé, industriels). La production de chaleur augmentera de 110 GWh, pour passer à 328 GWh annuels, ce qui éviterait l’émission de 670 000 tonnes de CO2 sur la durée du contrat. Deux chaufferies bois de 23 et 21 MW, à Rennes et Saint-Jacques-de-la-Lande, viendront renforcer les capacités dès 2026 et 2028. Un système de stockage thermique de 3 000 m³ accompagnera cette montée en puissance. L’infrastructure sera dotée d’outils numériques pour optimiser la performance énergétique. La Semop est détenue à 46 % par Engie Solutions, 34 % par Rennes Métropole, 15 % par la Banque des Territoires et 5 % par les citoyens via une structure participative – une première en France pour un réseau de chaleur.
Stellantis Rennes se chauffe à la biomasse
Publié le 10/04/2025. Le 2 avril, Stellantis et Engie Solutions ont inauguré une nouvelle chaufferie biomasse sur le site industriel de « La Janais » à Rennes. Cette installation de 8 MW représente une étape majeure vers la décarbonation du site, permettant d’éviter chaque année l’émission de 6 650 tonnes de CO₂. Employant près de 2 000 salariés, le site est actuellement mobilisé pour le lancement de la nouvelle Citroën C5 Aircross. Le projet, soutenu par l’Ademe via l’appel à projets Biomasse chaleur pour l’industrie, l’agriculture et le tertiaire (BCIAT) de 2020, a reçu une subvention de 3,5 millions d’euros, sur un budget total de 13,5 millions. La chaufferie alimente un réseau de 2 kilomètres, comprenant dix points de livraison, dont un bâtiment de Rennes Métropole. La biomasse utilisée provient majoritairement de plaquettes forestières issues de zones situées à moins de 150 kilomètres du site. Engie Solutions assurera l’exploitation de la chaufferie pendant 15 ans.
Les gaz renouvelables couvrent 3,2 % de la consommation
Publié le 10/04/2025. Le 4 avril et pour la dixième année consécutive, la filière des gaz renouvelables a présenté son Panorama des gaz renouvelables. Fin 2024, ces derniers couvraient 3,2 % de la consommation de gaz française, avec 731 installations en service. La production de biométhane a progressé de 27 % en 2024 pour s’établir à 11,6 TWh, avec toutefois une capacité de production atteignant 13,9 TWh/an. Alors que la France élabore sa stratégie énergétique pour la prochaine décennie, la filière des gaz renouvelables accueille favorablement l’objectif de 44 TWh PCS de biométhane injecté d’ici 2030. Toutefois, elle déplore le manque d’ambition pour 2035 (44 à 79 TWh), risquant de freiner les dynamiques actuelles. Pour assurer un développement durable, des mesures de soutien renforcées sont nécessaires, notamment sur le plan économique et réglementaire. Le ralentissement des raccordements en 2024 témoigne d’un besoin de visibilité à long terme. Les auteurs de ce Panorama estiment ainsi que « pour soutenir une croissance continue, la filière a besoin d’un équilibre entre : i) les dispositifs de soutien à la production, notamment pour les petites installations agricoles, ii) les dispositifs de décarbonation de la demande tels que les certificats de production de biogaz (CPB) pour les secteurs résidentiel et tertiaire et l’Incitation à la Réduction de l’Intensité Carbone des Carburants (IRICC) pour la mobilité, et iii) les soutiens à la décarbonation industrielle ». Le passage à l’échelle industrielle des nouvelles technologies de production de gaz renouvelables (pyrogazéification, gazéification hydrothermale, power-to-methane) est jugé urgent pour diversifier les sources d’énergie. Des dizaines de projets sont en attente de financement et de soutien politique. Par ailleurs, le bioCO₂ issu de la méthanisation est reconnu comme une ressource stratégique pour produire des e-carburants. L’hydrogène est également mis en avant pour la décarbonation de l’industrie lourde, avec de nombreux projets en cours. Enfin, la filière appelle l’État à instaurer une planification cohérente et ambitieuse, garantissant souveraineté énergétique, économie circulaire, emploi local, et valorisation des infrastructures existantes.
Méthanation biologique dans les Hauts-de-France
Publié le 03/04/2025. Enosis, PME toulousaine spécialiste en méthanation biologique, inaugure Denobio, la première unité industrielle française de méthanation biologique, située en Hauts-de-France. Ce projet innovant transforme le CO₂ issu de la méthanisation agricole en biométhane injectable dans le réseau de gaz naturel exploité par GRDF. Après dix ans de recherche, Enosis industrialise ainsi un procédé basé sur des micro-organismes, développé avec des laboratoires français. La méthanation biologique associe CO₂ et hydrogène renouvelable, produit par électrolyse, pour augmenter de 50 % la production de méthane sans consommation supplémentaire de biomasse. Denobio est un démonstrateur industriel et une vitrine technologique, intégrée à l’unité de méthanisation d’Energia Thiérache. L’hydrogène est fourni par Lhyfe et le gaz produit sera injecté dans le réseau. Ce projet bénéficie du soutien de l’État via France 2030, de la Région Hauts-de-France et de GRDF.
Miramas fait le pari de la géothermie
Publié le 03/04/2025. Quatorze forages descendant à 150 mètres de profondeur : c’est grâce à cette installation géothermique reliée à une pompe à chaleur de 130 kW que le futur groupe scolaire du Lac-Van Gogh de Miramas (Bouches-du-Rhône), qui ouvrira ses portes à la rentrée 2025, sera chauffé. L’équipement permettra également de rafraîchir l’été le bâtiment de 2 670 m². Les calories et frigories seront dispensées grâce à un plancher et un toit chauffant, assurant une utilisation optimale de l’installation qui devrait couvrir 100 % des besoins énergétiques du bâtiment l’été et 97 % l’hiver. Labellisé Bâtiment Durable Méditerranée de niveau Or, la nouvelle école présentera ainsi d’excellentes performances. « Les émissions de gaz à effet de serre dues au chauffage devraient être divisées par 17 en équivalent CO2 par rapport au groupe scolaire actuel chauffé au gaz naturel », souligne l’adjoint au maire Gérald Guillemont. Des panneaux photovoltaïques sont également installés sur le toit pour assurer une partie des besoins en électricité du groupe scolaire. Sur les 12 450 000 euros HT qu’a coûté la nouvelle école, 384 000 euros HT ont permis de financer l’installation de géothermie (forages, sondes, pompe à chaleur et équipements divers) qui devrait être soutenue par l’Ademe et la Région Sud à hauteur de 197 000 euros. Le coût annuel (fourniture d’énergie + maintenance + renouvellement) a lui été estimé à 8 700 euros contre 36 000 euros pour l’école actuelle. Le projet fait partie d’un programme plus large de sortie des énergies fossiles dans lequel s’est engagée la municipalité en 2020.