Les professionnels des chaudières bois montent au créneau

Publié le 04/12/2025. Le 4 décembre 2025, le SFCB (Syndicat Français des Chaudiéristes Biomasse) a manifesté devant l’Assemblée nationale pour dénoncer le retrait des chaudières bois de MaPrimeRénov’, prévu au 1er  janvier 2026. Le syndicat a choisi cette date symbolique, un an après la première décision gouvernementale réduisant les aides à destination de ces équipements, alors que deux rendez-vous politiques consacrés à l’énergie se tenaient le même jour. Selon le SFCB, la réorientation de MaPrimeRénov’ et des primes CEE crée un écart de soutien grandissant entre pompes à chaleur et chaudières bois, deux solutions pourtant décarbonées et complémentaires. Cette évolution modifierait les choix des ménages en matière de solution de chauffage, qui pourraient être davantage guidés par l’incitation financière que par la pertinence technique. L’association rappelle que dans les zones rurales, en bout de réseau électrique ou dans les grandes maisons anciennes, mal isolées ou difficilement isolables, la chaudière bois reste souvent l’option la plus adaptée et la plus pertinente. Le SFCB conteste également la logique d’économies budgétaires, estimant que les 20 millions d’euros d’aides MaPrimeRenov’ supprimées pour la filière représentent près de 200 millions d’euros de travaux non réalisés. Pour toutes ces raisons, le syndicat demande un traitement équitable entre chaudières à bois et pompes à chaleur et appelle au retrait ou au report de l’arrêté prévoyant la fin de l’éligibilité des chaudières bois aux aides de MaPrimeRénov’.

L’éolien décroche, le solaire accélère

Publié le 04/12/2025. Le Service des données et études statistiques (SDES) a dévoilé ses tableaux de bord du troisième trimestre 2025. Comme au premier semestre, les filières des énergies renouvelables évoluent à des vitesses très contrastées. L’éolien terrestre traverse une année particulièrement sombre : seuls 232 MW ont été raccordés entre juillet et septembre, portant le total à 532 MW depuis janvier. Un niveau historiquement bas, en chute de 31 % par rapport à 2024 et de 45 % comparé aux neuf premiers mois de 2023. À ce rythme, la filière pourrait terminer l’année sous la barre symbolique du gigawatt raccordé, une première depuis 2015. En mer, la dynamique est tout autre : le parc des îles d’Yeu et de Noirmoutier est désormais intégralement raccordé, ajoutant 500 MW au réseau. À l’inverse de l’éolien terrestre, le photovoltaïque affiche toujours une belle croissance. Avec 4,5 GW nouvellement raccordés depuis janvier, la filière progresse de 22 % par rapport à 2024. Sur les neuf premiers mois de l’année, la production solaire s’est élevée à 28,6 TWh (hors autoconsommation), couvrant 7,9 % de la consommation électrique nationale. Enfin, l’engouement pour l’autoconsommation ne se dément pas puisque les installations ayant opté pour ce mode de valorisation (de façon partielle ou totale) représentaient 60 % de l’ensemble des installations photovoltaïques du pays et 16 % de la puissance totale installée.

La Vache qui rit passe aux granulés

Publié le 27/11/2025. Le groupe Bel, acteur français de poids dans l’agroalimentaire, vient d’inaugurer une chaudière biomasse sur son site d’Ulzama, situé en Navarre, qui produit les portions de « La Vache qui rit » destinées au marché espagnol et portugais. Ce nouvel équipement, d’une puissance de 700 kW, sera alimenté en granulés de bois issus de ressources locales et couvrira 100 % des besoins en vapeur du site, permettant ainsi une réduction annuelle de 500 tonnes d’émissions de CO₂. L’investissement de ce projet s’élève à 700 000 € et va permettre au site d’opérer entièrement à partir d’énergies renouvelables, puisque l’usine combinait déjà de l’électricité verte certifiée et des panneaux photovoltaïques installés en toiture. Ulzama devient ainsi le deuxième site international du groupe Bel équipé d’un système biomasse, après celui de Tanger au Maroc. C’est en revanche la première chaudière à granulés du groupe. D’autres projets sont en cours, notamment deux nouvelles installations de biomasse prévues en France, dont celle du site de Lons-le-Saunier (39).

Géothermie profonde : le sous-sol passé au crible en région PACA

Publié le 27/11/2025. Si la géothermie profonde permet de chauffer actuellement l’équivalent d’un million de personnes en France, la très grande majorité des 80 installations existantes est située en région parisienne. D’autres territoires pourraient pourtant profiter de la chaleur présente dans l’eau des nappes souterraines, entre 1 000 et 3  000 mètres de profondeur. En région Provence-Alpes-Côte d’Azur, où aucune installation n’est en service, un programme d’exploration a ainsi été mis en place. Baptisé Géoscan Arc, il a pour objectif d’imager une partie du sous-sol régional qui semble propice au déploiement de cette technologie. Le territoire choisi correspond à la structure géologique du synclinal de l’Arc, autour de l’étang de Berre, et s’étend de Fos-sur-Mer à l’Ouest à Aix-en-Provence à l’Est et de Sausset-les-Pins au Sud à Lançon-Provence au Nord. Des données ont été acquises entre le 17 octobre et le 17 novembre 2024 grâce à des camions vibreurs et une barge installée sur l’étang de Berre. Elles sont actuellement croisées avec un travail géologique de terrain et de laboratoire pour tenter d’identifier la présence d’eau chaude dans les roches. L’initiative est portée par l’Ademe et le BRGM, en partenariat avec la Région Sud – Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Département des Bouches-du-Rhône et la Métropole Aix-Marseille-Provence. Les résultats finaux sont prévus à la fin du premier semestre 2026.

Valorisation énergétique dans les Hauts-de-France

Publié le 20/11/2025. La première pierre de la future unité de valorisation énergétique de Labeuvrière (Pas-de-Calais) a été posée le 6 novembre. Le projet est porté par Idex pour le compte de la Communauté d’agglomération de Béthune-Bruay Artois Lys Romane. La conception a débuté en septembre 2023 et les travaux en septembre 2025, pour une mise en service prévue en 2027. L’investissement global atteint 150 millions d’euros et Spie batignolles génie civil réalisera pour 35 millions d’euros de travaux, notamment le génie civil, le clos-couvert et un bâtiment administratif. L’installation traitera jusqu’à 100 000 tonnes de déchets par an via deux fours et deux chaudières de près de 20 MW chacune. Le site produira 41 GWh de vapeur pour l’usine de chimie Croda, 56 GWh de chaleur pour le réseau urbain de Béthune et 40 GWh d’électricité injectée au réseau. Un double système de filtration garantira la maîtrise des émissions atmosphériques.

Le solaire thermique au service du maraîchage

Publié le 20/11/2025. Newheat et Les Tomates d’Auïtou (Corrèze) annoncent la mise en service d’une centrale solaire thermique dédiée au maraîchage sous serres chauffées. Cette installation permet à l’exploitation de capter la chaleur du soleil pour chauffer ses serres. Grâce à ce système, le site atteint désormais 98 % de chaleur renouvelable. Il s’agit de la première centrale de Newheat dédiée à la culture maraîchère. Le projet a bénéficié du soutien du Fonds Chaleur de l’Ademe. Les Tomates d’Auïtou, cultivent 100 000 plants sous 8 hectares de serres sans pesticides. L’exploitation est déjà très autonome : 100 % en eau et 71 % en électricité grâce au photovoltaïque. Le solaire thermique vient remplacer le propane utilisé en appoint lorsque la chaleur de l’unité de valorisation énergétique voisine n’était pas disponible. L’installation comprend 7 091 m² de capteurs, une cuve de stockage de 1 500 m³ et une intégration complète au réseau de chaleur. Le chantier a été réalisé en seulement trois mois et Newheat assurera deux ans de maintenance et d’optimisation via un pilotage automatisé. Cette centrale, réplicable, permet d’augmenter les rendements agricoles et de réduire la dépendance aux énergies fossiles.

Géothermie pour un bâtiment centenaire à Paris

Publié le 13/11/2025. Covéa Immobilier a confié à la start-up Geosophy l’assistance à maîtrise d’ouvrage des équipements de chauffage, ventilation et climatisation de son immeuble parisien emblématique, Oscar, situé rue de Charonne (XIe). Cette restructuration majeure de 15 000 m², vise à transformer un ancien bâtiment du début du XXe siècle en un ensemble moderne de bureaux et commerces, alliant confort, végétalisation et performance environnementale. Pour répondre à ses objectifs de durabilité, Covéa a opté pour un système de géothermie de surface, une première pour un bâtiment centenaire de ce type. Deux forages de 57 mètres ont permis d’installer une thermo-frigo-pompe de 250 kW exploitant la nappe phréatique, complétée par une pompe à chaleur en toiture. Ce dispositif permet de couvrir 80 % des besoins énergétiques annuels du bâtiment et de diviser par sept sa consommation globale. La diffusion de la chaleur et du froid est assurée par des centrales d’air et des panneaux rayonnants à basse température. Grâce à ce système, la consommation de chauffage passera de 1 536 MWh/an à 227 MWh/an, et celle de climatisation à seulement 126 MWh/an.

Carburants de synthèse : deux projets récompensés

Publié le 13/11/2025. Verso Energy a été sélectionné par le Fonds pour l’Innovation de la Commission européenne pour deux de ses projets de production de carburants durables de synthèse pour l’aviation (e-SAF)  : DEZiR et ReSTart. Ces projets figurent parmi les trois initiatives e-SAF retenues au titre du guichet « Large Scale », principal dispositif européen de soutien à la décarbonation industrielle. Implanté dans l’Eure et sur la zone industrielle de Rouen, le projet DEZiR – pour Décarbonation en Seine-Eure et sur la Zone industrielle de Rouen  – vise la décarbonation du territoire, tandis que ReSTart, à Tartas (Landes), est développé en partenariat avec l’industriel Rayonier A.M. Les deux projets ambitionnent de faire partie, d’ici 2030, des premières usines européennes de production à grande échelle de carburants de synthèse pour l’aviation, en cohérence avec le règlement ReFuelEU Aviation et les objectifs du Pacte vert européen. Ces projets reposent sur la combinaison de CO₂ biogénique avec de l’hydrogène obtenu par électrolyse de l’eau à partir d’électricité renouvelable, et de la conversion de e-méthanol en e-kérosène selon le procédé «  Methanol-to-Jet ». Le montant des subventions attendues n’a pas été précisé.

Réseau de chaleur à Limoges

Publié le 06/11/2025. Le 3 novembre a été posée la première pierre de la chaufferie biomasse La Ribière, au sud de Limoges. Porté par la collectivité et exploité par Engie Solutions pour 30 ans, ce projet s’inscrit au cœur du futur réseau de chaleur urbain Limoges Sud Énergies Services. Située rue Archimède, la chaufferie combinera pompes à chaleur (3,4 MW), chaudière biomasse (8,5 MW) et chaudières gaz d’appoint (16 MW) pour atteindre 98 % d’énergies renouvelables et de récupération. Elle permettra d’éviter chaque année plus de 8 000 tonnes de CO₂ et de garantir une chaleur stable et compétitive. Cette installation de 1 680 m², équipée de 270 m² de panneaux photovoltaïques en toiture, fournira de la chaleur à près de 5 900 équivalents-logements ainsi qu’à des sites emblématiques comme la Cité du Sablard, le siège social de Legrand, le centre de gérontologie Chastaingt, la polyclinique Chénieux ou le centre sportif Cheops. Représentant un investissement global de 32 millions d’euros, le chantier s’étendra jusqu’à fin 2026 pour un réseau de 14,3 kilomètres et 51 sous-stations. L’énergie biomasse proviendra à 100 % de forêts et scieries locales, soutenant ainsi une filière bois durable et génératrice d’emplois.

Préchauffage solaire aérothermique dans une école du Var

Publié le 06/11/2025. L’entreprise Solar Brother, spécialisée dans les solutions solaires, a annoncé l’installation de son système de préchauffage solaire aérothermique SunAéro dans une classe de l’école primaire de Carnoules (Var). Le système fonctionne sur le principe suivant : l’air extérieur est aspiré, réchauffé par des panneaux solaires (générant une chaleur supplémentaire de 3 à 5°C), puis diffusé à l’intérieur par un système de ventilation automatisé. Selon les mesures réalisées sur 15 jours depuis la mise en service de la classe pilote Algéco début octobre, la température intérieure naturelle atteignait jusqu’à 25 °C en journée (pour une température extérieure proche de 15 °C), tandis que le taux d’humidité était passé de 60 % à 40  %, avec un renouvellement complet de l’air chaque heure. Une étude de performance détaillée sera publiée au printemps 2026 afin d’évaluer les gains énergétiques et de confort associés à cette technologie. Une nouvelle installation est prévue à La Londe-les-Maures, avant un déploiement plus large dans le Var et à Marseille. Solar Brother étudie également l’application du dispositif à d’autres typologies de bâtiments, tels que les bureaux et les bungalows de camping, confrontés à des besoins similaires en chauffage et en ventilation.