Guide des formations aux énergies renouvelables 2020-2021

Plateforme MOOC Bâtiment durable : l’effort collectif paie !

Depuis janvier 2017, la plateforme MOOC Bâtiment durable, portée par l’Ademe et le Plan bâtiment durable, a pour objectif de former les professionnels à distance. Le dispositif fonctionne et vise à gagner encore en contenu et en visibilité dans les prochaines années.

Plus de 20 000 inscrits, dont 60 % de professionnels, 17 MOOC au programme et le prix spécial du concours “MOOC of the year”, qui a récompensé l’initiative d’une branche professionnelle pour développer une plateforme thématique de MOOC. Un an après son lancement officiel, la plateforme MOOC Bâtiment durable affiche déjà une belle réussite… qui s’est d’ailleurs annoncée dès le début : en janvier 2017, les deux premiers MOOC proposés sur la plateforme totalisaient déjà 12 000 inscrits. Le MOOC créé par l’Asder (Association savoyarde pour le développement des énergies renouvelables) et l’association Arcanne en compte à lui seul 7 500, dont 30 % ont suivi la formation jusqu’au bout ! « C’est un beau résultat puisque pour les MOOC grand public, le taux de réussite est plutôt aux alentours de 10 à 15 % », note Florence Godefroy, chef de projet au service Valorisation des connaissances, communication et formation digitales de l’Ademe.

Mais le public n’est pas le seul à avoir adhéré à la plateforme : ce fut également le cas des organisations professionnelles du bâtiment. « Cette première année est également un succès quant à l’implication de la filière, souligne Marie Gracia, chargée de mission pour le Plan bâtiment durable. Cette dernière est embarquée dans la gouvernance de la plateforme et répond présent, que ce soit pour sélectionner les projets de MOOC ou pour réfléchir à l’avenir du programme. Il y a une réelle dynamique qui s’est créée autour de la plateforme. »

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Enfin, du côté des organismes de formation, la démarche est également intéressante. « Se lancer dans la conception d’un MOOC, c’est découvrir une nouvelle façon de former, détaille Samuel Courgey, directeur d’Arcanne. C’est chercher comment faire passer le même contenu et atteindre le même objectif pédagogique sur un support complètement différent du présentiel ou de la formation sur plateau technique. C’est un investissement important, tant financièrement qu’en temps, mais nous sommes satisfaits du résultat obtenu… même si bien sûr il y a une véritable marge de progression ! Je pense que dans dix ans, quand on regardera ces premiers MOOC, on réalisera à quel point nous sommes partis de loin ! »

En attendant, la famille de MOOC de la plateforme s’est déjà agrandie avec une deuxième vague de sept MOOC proposée à l’automne 2017. Ceux-ci ont comptabilisé 14 000 inscrits, toujours avec un taux de réussite élevé, de 25 à 30 %. « On voit que les stagiaires n’ont pas suivi plusieurs MOOC, mais se sont répartis entre les différents sujets proposés, relève Florence Godefroy. Nous essayons pourtant de les ouvrir progressivement, avec au moins une semaine d’écart entre chacun, mais c’est peut-être encore trop rapproché pour des professionnels bien occupés… La programmation pourrait donc être améliorée. »

D’autres pistes de réflexion sont également à l’étude, avec deux questions majeures : comment continuer à augmenter le nombre d’inscrits et comment proposer des sujets qui intéressent les professionnels du bâtiment. Améliorer la communication par les porteurs de MOOC eux-mêmes mais également par les organisations professionnelles et travailler sur l’ergonomie du site afin de proposer des parcours ou des suggestions font partie des solutions envisagées. « Nous voudrions également un volet immobilier pour proposer des formations, par exemple aux syndics des copropriétés, afin de recruter l’écosystème large du bâtiment et pas seulement les artisans, ajoute Marie Gracia. Et puis l’une des vraies surprises des premiers MOOC a été de voir les 40 % de particuliers qui y ont participé alors qu’ils n’étaient pas vraiment notre cible. Il y a là un vrai enjeu et c’est le signe que cette plateforme peut aussi servir d’outil de sensibilisation et qu’il faut donc qu’on élargisse l’offre de formation vers le grand public. »

Le modèle économique des MOOC est également au cœur des questionnements des acteurs : l’appel à projets Pacte (programme d’action pour la qualité de la construction et la transition énergétique), qui avait permis le financement des premiers MOOC, est terminé. L’Ademe en subventionnera encore quelques-uns en 2018, au cas par cas, mais il faut trouver une solution plus durable. « Nous discutons avec les OPCA [organismes paritaires collecteurs agréés] et les fonds de formation, annonce Florence Godefroy. Il est également possible d’envisager une attestation payante de réussite au MOOC ou une version SPOC payante avec des services en plus, ou encore d’ouvrir la porte aux MOOC réalisés par des opérateurs privés en gardant un regard sur la qualité de ce qui est proposé. »

Enfin se pose la question de l’articulation des MOOC avec les formations en présentiel. « Dans le cadre du dispositif FEE Bat, le MOOC de la FAB21 et AI Environnement a été transposé en SPOC couplé à un jour de formation en présentiel, poursuit Florence Godefroy. L’idée aujourd’hui est donc de voir, dans le cadre du nouveau programme FEE Bat qui sortira au printemps, comment nous pouvons digitaliser les parcours de formation, notamment avec les MOOC. » Pour Samuel Courgey, cette interaction entre formation à distance et sur place est d’ailleurs l’un des aspects les plus importants : « La formation de type MOOC ne remplacera jamais le besoin de formation en présentiel et encore moins celle sur plateau technique. Mais les modules en ligne, qui seront de plus en plus nombreux, pourront servir à gagner du temps en présentiel, par exemple en constituant un prérequis. Le véritable intérêt du MOOC est d’entrevoir la massification de la formation et d’inviter les professionnels à se former en présentiel et sur plateau technique. »

Un MOOC, c’est quoi ?

Le MOOC, massive open online courses en anglais, est une formation en ligne ouverte à tous, dispensée uniquement sur Internet (en général sous forme de vidéos), accessible gratuitement sur une plateforme donnée pendant une période déterminée. Des milliers d’apprenants, n’importe où sur la planète, peuvent ainsi suivre, chacun à son rythme, un MOOC particulier, mis en ligne pour quelques semaines et comptabilisant plusieurs heures de cours. Il débouche sur une attestation de suivi avec succès. Le SPOC (small private online courses) est une version réduite d’un MOOC, avec du tutorat. Il est payant et le nombre de participants est limité, mais il peut être diplômant.